L’idée d’une agriculture numérique prend tout son sens lorsqu’on voit l’importance majeure des données collectées par les capteurs, objets connectés et les drones qui ont investi nos champs. Le Salon international de l’agriculture se déroule du samedi 27 février jusqu’au 06 mars à Paris Expo, en France. C’est l’occasion pour les acteurs de mesurer les évolutions du secteur et d’envisager les perspectives.

L’agriculture numérique est déjà en marche
Le numérique a bouleversé tous les secteurs d’activités économiques, même si on reconnaît que les impacts sont différents. Le domaine de l’agriculture n’y a pas échappé. Les enjeux de la révolution numérique de l’agriculture sont nombreux, si l’on ne cite que le fait de subvenir au besoin alimentaire d’une population qui est en croissance permanente. Il est alors question de mieux produire, que ce soit en quantité ou en qualité. L’agriculture numérique offre aux paysans des solutions pour mieux gérer leurs ressources, prévoir les aléas naturels comme le climat ou les parasites, et enfin la diminution des coûts d’exploitation. Ces solutions sont de plus en plus sollicitées dans les 450 000 exploitations agricoles qui existent en France. C’est l’évaluation de l’Agreste, le site des statistiques du ministère de l’Agriculture.
L’agriculture de précision se taille une place de plus en plus importante dans le marché du numérique. Selon les prévisions de MarketsandMarkets, elle atteindra 4,55 milliards de dollars en 2020, en enregistrant une hausse de 12% par an. Les chiffres du dernier rapport sur la France Agricole recueillis entre 2013 et 2015 semblent confirmer ces prévisions. Les applications professionnelles agricoles sont plus utilisées, une augmentation de 110%. 79% des agriculteurs connectés sont conscients que les nouvelles technologies améliorent leur travail. L’intervention du numérique dans l’agriculture va de la collecte de données jusqu’au crowdfunding, en passant par la facilitation des tâches manuelles et la mise en relation des professionnels. Quelques startups se font déjà connaitre dans ce secteur.
Les pionniers de l’agriculture numérique
La collecte de données est la première étape pour l’amélioration de l’exploitation et des rendements des agriculteurs. En moins de 4 ans, Airinov est devenu la référence en cartographie agronomique, avec ses drones qui ont déjà effectué 8000 vols et survolé 500 000 hectares. Plus de 3000 agriculteurs ont déjà bénéficié de ses services. Les capteurs embarqués par les drones mesurent les données qui permettent aux paysans de connaitre leur terre, par exemple la température ou l’humidité.
De son côté, wefarmup.com se veut être une plateforme qui met en relation des professionnels de l’agriculture. Elle propose une solution de location de matériels entre professionnels. Ce qui réduit les charges fixes liées à l’entretien des engins et tracteurs agricoles, charges qui peuvent aller jusqu’à 30% du chiffre d’affaires selon Laurent Bernede, fondateur de wefarmup.
De nombreux autres axes d’intervention sont encore envisageables, vu que le marché est en plein essort. On peut citer comme exemple le développement d’un robot pour assister l’agriculteur dans son travail, l’œuvre de Naïo Technologies. Les sites d’approvisionnement spécialisés sont également sollicités, 78% des agriculteurs l’utilisent selon la startup Agriconomie. Il faut néanmoins s’assurer que la solution proposée soit en même temps bénéfique aux agriculteurs, à l’entreprise et au territoire.