Les médias se meurent-ils face à la digitalisation ? Une question qui mérite réflexion d’autant qu’en ce moment, les plus gros groupes médiatiques ne sont pas au top de leur forme. Heureusement que certains magnats sont là pour sauver le secteur. 

Les médias menacés par la digitalisation?

Digitalisation : fossoyeur des médias ?

Les médias n’affichent pas une santé très glorieuse. En effet, certains groupes télés, presses ou émissions télévisées phares connaissent d’importantes difficultés depuis quelques temps. Tel est le cas par exemple de TF1 qui a enregistré le plus faible taux d’audience de son histoire. Si en 2014, tout s’est plutôt bien passé, les choses ont commencé à se corser à partir de début de l’année 2015. La part d’audience de la chaîne a stagné sous la barre des 22%. Pire, en mai dernier, ses parts de marché ont baissé jusqu’à 21%. Du jamais vu pour le groupe TF1.

Le constat est tout aussi désolant pour le groupe Le Monde. Ce dernier accuse de grosses pertes depuis 2004. D’abord 54,2 millions d’euros puis 27,9 millions d’euros en 2005 et 14,3 millions d’euros en 2006. En 2010, les dettes du groupe de presse ont culminé jusqu’à 94 millions d’euros.

Le boom de la digitalisation a certainement contribué à ces phénomènes. Selon l’une des dernières études réalisées par le cabinet ZenithOptimedia, les individus passent plus de temps devant un média. Si en 2010, leur consommation média journalière n’était que de 59,6 minutes, en 2014, ce chiffre est passé à 109,5 minutes. D’après cette enquête, c’est sur internet qu’ils passent le plus de temps (50 minutes/jour). A contrario, le temps passé chaque jour devant les médias classiques a chuté de 26 minutes.

Les gros bonnets viennent à la rescousse

Pour éviter les pires scénarios, les nababs sont intervenus. Depuis cinq ans, on assiste à des rachats spectaculaires dans le paysage médiatique. Le phénomène a commencé lorsque Matthieu Pigasse, Free Xavier Niel et Pierre Bergé reprennent le groupe Le Monde.

Depuis, les opérations du même genre ne semblent plus vouloir s’arrêter. Si en 2007, Bernard Arnault de LVMH s’est offert le quotidien Les Echos, récemment il a également acquis Aujourd’hui en France et Le Parisien. En parallèle, le groupe Le Figaro réalise des opérations pour acheter le poids-lourds du web CCM Benchmark.

Le PDG d’Altice Patrick Drahi qui possède déjà Libération et qui vient d’acquérir L’Express compte d’ici 2019 reprendre NextRadioTV qui inclut notamment RMC, BFM Business ou encore BFMTV.

Beaucoup d’autres projets du même genre sont attendus. Des initiatives qui permettront d’édifier des groupes de taille européenne capables de rivaliser avec ceux des autres pays européens comme l’Allemagne avec Bertelsmann qui possède M6, RTL Group et divers magazines.

Digitalisation : des rachats spectaculaires opérés dans l’univers médiatique