A entendre les critiques, l’ubérisation n’a que des revers négatifs. Pourtant, à l’heure de la digitalisation, c’est la route la plus courte qui mène vers une croissance économique. Ceux qui se sentent vulnérables face à ce phénomène sont en général des entreprises traditionnelles qui ont plus de difficultés à suivre la tendance. Certains ont alors opté pour l’innovation partagée ou « open innovation » pour rester dans la course sans céder à l’ubérisation.
L’innovation partagée vient à la rescousse de ceux qui sont à la traine
La conscientisation sur leur retard numérique a poussé certaines entreprises à entamer une ouverture aux compétences extérieures. Autrement dit, elles se sont ralliées à de jeunes pousses dans le cadre d’une relation de confiance équilibrée. Elles ont également l’opportunité de rentabiliser leurs idées par l’intermédiaire de ces jeunes entreprises.
Ce système est très simple et le bénéfice est partagé. Les activités de l’entreprise se dynamisent, les idées sont plus abondantes et les dépenses financières se retrouvent amoindries. Pour la jeune entreprise, elle augmente sa notoriété et s’ouvre à de nouvelles opportunités d’affaires. Il leur suffit pour réussir de trouver un axe de collaboration, une valeur commune et de définir des règles équitables pour cadrer cette collaboration. L’innovation partagée est une réaction de ces entreprises qui se sentent vulnérables face à l’ubérisation qui a fait émerger de puissantes entreprises qui sont en situation de quasi-monopoles.
L’ubérisation est un processus en marche
Le phénomène d’ubérisation, malgré son nom, ne touche pas seulement l’entreprise Über et les taxis. En fait c’est un concept auquel d’autres entreprises sont tentées et qui continue à s’étendre vers d’autres corps d’emplois et d’autres secteurs. Ces pratiques collaboratives tendent à libéraliser le travail et encourager la concurrence en se basant sur un système de communauté et de confiance. Elles visent également à minimiser les intermédiaires entre le consommateur et le prestataire.
L’ubérisation est favorisée par notre hyper-connectivité et notre hyperconsommation. Effectivement, l’omnicanal et la mobilité sont des facteurs avantageant ce phénomène. Il est né surtout de notre quête continuelle de solutions faciles, rapides et à bas prix. Il doit donc être perçu, par les entreprises, comme une opportunité d’accroître leur business, en réajustant leur vision et leur stratégie.
Parler d’ubérisation entraine des conflits parce que le terme ne renvoie pas au sens approfondi du concept, mais à l’image d’une multinationale qui monopolise le marché. Les entreprises ont pourtant le choix d’innover leur façon de l’appréhender. Elles peuvent se distinguer par leur valeur ajoutée, par une stratégie qui est plus centrée sur le client, par un meilleur rapport qualité-prix. Et si la structure ne peut se permettre de faire ces réajustements en interne, le choix de s’adresser à une entité plus flexible et plus réactive est toujours possible.