La loi numérique d’Axelle Lemaire continue d’alimenter les polémiques. En ce moment, c’est l’amendement déposé par deux députées socialistes qui proposent d’interdire les liens hypertextes sur le web qui fait le plus parler de lui.
L’affaire Playboy et Geenstijl.nl met le feu au poudre
Une affaire cruciale pour l’avenir d’internet en Europe est actuellement en cours de traitement au sein de la Cour de Justice de l’Union Européenne. Il est question d’un litige opposant l’entreprise Sanoma qui édite Playboy et Geenstijl.nl, l’un des sites les plus célèbres au Pays-Bas. Ce dernier a effectivement publié un lien pointant vers une série de photos relativement compromettantes de la présentatrice Britt Dekke. Or, la revue de charme Playboy comptait justement publier ces photos deux mois plus tard. Cette dernière parle alors d’atteinte au droit d’auteur. Malgré la suppression des photos sur le site hébergeur FileFactory, le lien pointant vers celui-ci n’a jamais pu être définitivement effacé. Cela a entraîné la colère de Sanoma qui exhorte Geenstijl.nl de le faire définitivement. Le site a opposé son refus en disant que « si les liens ne sont plus autorisés, c’est la fin de l’histoire pour l’Internet tel que nous le connaissons. »
Cette affaire a ouvert un débat sur les caractéristiques d’un lien : si celui-ci pointe vers un contenu illicite, est-il illégal lui-aussi ? Une question qui suscite certaines appréhensions puisque si la réponse est « oui », cela risque de signer la fin des liens et en conséquence d’internet.
En France, on veut aussi débattre sur les liens hypertextes
Aussi effroyable soit-il, le scénario évoquant la mort des liens hypertextes est pourtant réellement débattu. Et c’est en France que ça se passe. L’examen de la loi numérique portée par Axelle Lemaire a conduit deux députées socialistes à déposer un amendement qui veut interdire ces fameux liens hypertextes.
En fait, Valérie Rabault et Karine Berger suggèrent qu’avant d’être publiés, les liens pointant vers un texte, un clip vidéo ou autres contenus doivent bénéficier d’abord de l’autorisation des ayants-droits. Si cette règle n’est pas respectée, la publication sera considérée comme illicite ce qui entraînera des sanctions.
Pour le site Numerama, cette mesure n’est qu’un moyen « d’imposer un droit voisin sur les liens hypertextes. Si les liens étaient interdits par défaut, leur autorisation pourrait se monnayer ».