L’économie des puissances économiques mondiales repose aujourd’hui sur le numérique. Ce domaine évolue si rapidement que les leaders d’aujourd’hui seront dépassés demain. Les chiffres rapportés par de nombreuses études aident les pays à situer leur maturité numérique et leur croissance économique. Pour la France, le digital ne s’estimerait qu’à 5% du PIB.
Le digital ne pèse que 5% du PIB
L’étude d’Accenture sur l’économie numérique de onze grands pays révèle que le numérique représente déjà plus d’un cinquième du PIB mondial. C’est normal, d’autant plus que 40% de la population mondiale a désormais accès à internet d’après l’étude Digital Dividends publiée par la Banque Mondiale en janvier 2016. Pourtant, le digital n’aurait pesé que 5% du PIB de la France en 2015 selon toujours l’étude. Ce chiffre est en dessous de la moyenne de 6% des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Mais l’Hexagone pourrait augmenter son PIB de 3,1% de plus que les prévisions actuelles à l’horizon de 2020 si elle amplifie le déploiement des outils et compétences numériques.
Suivant l’index de la « densité digitale », le point fort de la France est son environnement institutionnel et socio-économique adéquat et stimulant. Par contre, elle est dernière parmi 17 pays développés dans l’adoption de nouveaux processus de production au sein des entreprises. A titre de comparaison, pour les Etats-Unis, considérés comme « économie la plus numérisée au monde » 33% de la production, 43% de la population active et 26% du capital accumulé sont liés au numérique. En économie numérisée, la France se place en quatrième position avec un taux de 26%.
Les « dividendes digitaux »
Au-delà des apparences, le digital apporte bien plus à la France comme aux pays développés, mais le problème c’est que ces apports sont difficilement mesurables. L’utilisation de l’internet a énormément augmenté, que ce soit pour la communication ou pour le commerce. Mais c’est vite dépassé par le mobile car 88% de la population mondiale possède un mobile en 2015. 3 à 5% des emplois dans les pays développés sont liés au numérique.
Du côté des entreprises en France, l’automatisation a fait diminuer de 2,5% les postes « routiniers » ou des tâches manuelles ardues au profit des tâches à valeur ajoutée. 25% des entreprises ont désormais un programme digital qui inclut le renouvellement des compétences et des processus de production. La plupart des technologies utilisées dans ces programmes digitaux ne sont que des projets en gestation ou qui n’ont pas encore atteint leur niveau de maturité. Ce sont donc des technologies en devenir. Ce qui s’annonce prometteur pour le pays.
Les données chiffrées des différents rapports d’étude reflètent l’existence de lacunes dans la transformation digitale de la France. Ces lacunes résideraient dans l’accompagnement des usagers et des créateurs d’entreprises innovantes. Une large diffusion des outils et compétences numériques procurerait à la France 0,5 point annuel de croissance selon France Stratégie. Ce n’est pas étonnant si certains mettent déjà le digital au cœur de la campagne présidentielle de 2017.