Cette décennie a été l’époque où on a donné aux objets, même les plus improbables, la faculté de « penser » et d’agir sans l’intervention d’un être humain. Ces objets sont devenus « intelligents ». Quels sont les avantages et les risques que cela représente pour notre société ?
L’apogée des objets connectés en quelques chiffres
Depuis quelques années, les géants du web et les start-up ont poussé de plus en plus d’objets connectés de tout genre sur le marché. Après des études, les experts du cabinet Gartner ont prédit à la clôture de l’année 2015 une avancée spectaculaire pour les 5 années à venir. Selon eux, les smart-city auront à eux tous seuls 1,6 milliard d’appareils connectés en 2016 et 518 millions pour les centres commerciaux intelligents. Cette année, 4 milliards d’objets connectés seront employés par les grands consommateurs. Et il semble que ces estimations ne sont pas loin de la réalité.
Pour avoir un aperçu plus large du rythme de progression et du potentiel du marché des IoT, il faut noter les approximations pour 2020. Selon toujours le cabinet Gartner, 20% des voitures jouiront d’une forme de connexion sans fil et on comptera 250 millions de voitures connectées en circulation d’ici 2020. On recensera plus d’objets intelligents que d’êtres humains : 20,8 milliards dont 13,5 milliards utilisés par les consommateurs.
Objets connectés : une promesse de confort et d’économie
Dans le secteur industriel, ces gadgets intelligents ont déjà gagné du terrain. Des machines diagnostiqueurs d’engins qui détectent les pannes et déclenchent automatiquement les actions de maintenance par exemple. Ces innovations n’impactent pas encore directement nos vies. Mais cela ne va plus durer car les technophiles se plaisent à inventer une multitude d’objets qui fonctionnent seuls et facilitent le quotidien. Les lunettes qui filment ce que l’on voit ou le fameux Amazon Dash Button, un bouton connecté qui sert à commander les courses depuis où on veut en un seul click en sont des exemples parfaits.
Les objets connectés s’entendent sur une dimension plus large. Le terme smart home est souvent mentionné actuellement vu le changement radical qui l’accompagne. Cette notion est basée sur le concept suivant : commander à partir d’une seule application les fonctions des éléments d’une maison. Ou mieux encore, programmer lesdits éléments de telle sorte qu’ils agissent tous seuls en fonction des circonstances. Citons à titre d’exemple : un réfrigérateur qui ferait la liste des courses ou commande automatiquement ce qui manque, un thermostat qui se règle tout seul, des volets qui s’ouvrent et se ferment sans commande dès qu’ils détectent la pluie, la nuit ou la lumière du jour et une seule application pour guider l’ensemble de ces fonctionnements.
Quant à la notion de smart city, c’est une ville toute entière qui est connectée. Les objets connectés implantés dans certains endroits de la ville conjugués au big data s’occupent d’une multitude de tâches : ils assurent le bon déroulement de la circulation par exemple ou mesurent la pollution atmosphérique et sonore, etc…
Les objets connectés : source éventuelle d’insécurité
Cette transformation du monde telle que nous la connaissons en un « monde connecté » est certes prometteuse de facilité. Mais elle n’est pas totalement sans menace. Le piratage du 21 octobre dont les serveurs de la société DYN ont été la cible en est l’illustration concrète. Caméras de surveillances, thermostats, réfrigérateurs, montres et autres objets connectés ont été infestés de virus ce jour-là puis manipulés pour attaquer lesdits serveurs. Cet évènement a engendré une paralysie temporaire des sites tels que Twitter, Netflix ou Amazon.
Si on n’arrive même pas à contrôler les objets connectés à petite échelle, les risques que présenteront les maisons connectées ou les smart-city sont impensables. Les inoffensifs objets connectés sont des armes puissantes à la disposition des cybercriminels et toutes autres personnes malveillantes. Les dangers seront d’une envergure très destructrice : accidents de voiture, la mort d’êtres humains, pertes en infrastructures et bien d’autres catastrophes encore.