Parfois, les équipes de Recherche & Développement d’une entreprise peinent à faire émerger de bonnes idées. Pourtant, d’autres modèles dépensent moins que ces structures internes selon le directeur marketing et communication de la société de services GFI Informatique Philippe Bernard. De nouvelles solutions naissent alors : l’open innovation est aujourd’hui celle qui retient l’attention des grands groupes.
L’open innovation prend de l’ampleur
Au niveau mondial, le classement dans les Top100 des grands groupes est fortement lié à leur collaboration avec des startups. Le classement Forbes reflète également cette corrélation car les 100 plus grosses entreprises du classement sont deux fois plus engagées avec des startups que les 100 dernières. L’étude «How do the World’s Biggest Companies Deal with the Startup Revolution» publiée le 2 février 2016 montre l’intérêt que portent les grandes entreprises mondiales à l’open innovation. A l’heure actuelle, 52,4% de 500 d’entre elles s’implique dans une relation avec une startup.
La France est bien classée en matière d’open innovation d’après l’analyse des données des 500 entreprises en tête du classement Forbes Global 2000 de 2015 et les interviews faits auprès d’entreprises représentant 37 pays et 69 secteurs d’activité différents. Elle devance en effet l’Allemagne qui est en deuxième position et les États-Unis. 92% des plus grandes entreprises françaises sont concernées par l’open innovation, c’est-à-dire 25 entreprises et 19 industries, contre 21 entreprises et 12 industries pour l’Allemagne.
Les modes de collaboration possibles
Le mode de collaboration à établir en open innovation dépend largement du grand groupe. Cette collaboration doit répondre aux objectifs de l’entreprise, des ressources et du temps qu’elle y investira. La relation doit toutefois être basée sur le respect et la confiance mutuelle. Cela doit être un partenariat gagnant-gagnant. C’est ce qu’a confirmé la Secrétaire d’Etat au numérique Axelle Lemaire lors du Forum pour l’innovation ouverte le vendredi 18 décembre 2015 à Bercy, « L’innovation ouverte est un gisement d’opportunités, aussi bien pour les grandes entreprises que pour les startups ».
Les acteurs de l’open innovation peuvent commencer par un concours d’innovation pour les startups comme c’est le cas du Philips Innovation Awards. Cette mode de collaboration est moins chère et temporaire. Sinon ils peuvent opter pour un programme d’accélération et d’incubation, ce qui exige la mise à disposition de certaines ressources du groupe à la startup. La dernière mode est purement financière, cela peut être un prêt, un capital risque ou du private equity.
Les bénéfices à tirer grâce à l’open innovation sont nombreux, que ce soit pour un grand groupe ou une startup. Pour les jeunes pousses, c’est par exemple une opportunité d’avoir accès à des ressources qui, en temps normal, seraient inaccessibles. Cela peut être un financement, un réseau de distribution structuré, de meilleurs fournisseurs. Elles gagnent également de la crédibilité, notamment par la mise en place d’une stratégie de co- marketing. D’autre part, les grands groupes peuvent s’approprier la culture startup pour acquérir de la rapidité et le goût de l’expérimentation. Toutefois, la relation peut se dégrader lorsque la question de la propriété intellectuelle est abordée.