Les gens sont actuellement plus autonomes, plus exigeants, et les travailleurs ne sont pas en reste. Dans un désir de rapprocher vie professionnelle et personnelle, de nombreuses solutions ont été proposées pour pouvoir travailler à distance. L’évolution des nouvelles technologies des entreprises a favorisé la conversion. A l’heure où l’on croit que le télétravail est en train de croître, 16% des travailleurs selon les rapports officiels, Obergo annonce qu’il n’y en a que 2%. Des divergences sur l’interprétation du concept seraient à l’origine de cet écart.

Selon Obergo, le fait de dire que 16% des travailleurs en France sont des télétravailleurs n'est qu'une esbroufe, ce chiffre serait pour eux de 2%.
Selon Obergo, il n’y aurait que 2% de télétravailleurs en France.

16 ou 2% des travailleurs?

Dans les résultats de sa cinquième enquête sur le télétravail publiés le 25 janvier 2016, Obergo évalue le taux de télétravailleurs à environ 2% des salariés en France. Ce chiffre réfute de loin celui des rapports officiels de 2012 qui était de 16%. Cette enquête a été réalisée auprès de plus de 500.000 salariés avec l’aide d’un questionnaire et des bilans sociaux des entreprises.

Les taux les plus élevés appartiennent au secteur des technologies de l’information et de la communication. Ces chiffres s’élèveraient à 12% pour Bouygues télécom, 10% pour Accenture qui œuvre dans l’informatique, 6,67% pour Orange, si l’on ne cite que ces exemples. On remarque que les chiffres n’atteignent pas 16% même dans ce secteur, si l’on en croit les résultats d’Obergo. Pourtant la proportion d’emplois éligibles y est importante. Equant France qui est une filiale d’Orange est toutefois l’exception qui confirme la règle, son taux de télétravailleurs atteint 47%. L’explication de cet écart entre les chiffres est qu’à la différence de cette deuxième, la première enquête inclut les informels qui sont 2/3 des travailleurs.

Télétravail : un terme inadapté à la réalité sur terrain

Le télétravail fait l’objet de débats car tous les éléments qui cadrent le concept qui s’y cache ne sont pas encore rassemblés. Les résultats d’enquêtes varient alors selon les références prises en compte durant l’essai de définition du terme par chaque entité qui réalise chaque enquête. Le degré d’application et d’implication du télétravail n’est pas le même pour tous les métiers. Contrairement au secteur High-tech, il y en a qui sont moins ou pas du tout touchés. C’est la définition de ce terme qui ne permet pas d’inclure toute la diversité des métiers mobiles et à distance.

La définition du code du travail de 2012 précise que le télétravail est une tâche qui « aurait également pu être exécutée dans les locaux de l’employeur », mais effectué « hors de ces locaux de façon régulière et volontaire et encadrée par un avenant au contrat de travail ». Les enquêteurs qui considèrent ce code du travail comme « d’un autre âge » ne prennent pas en compte ce dernier détail qui exclut les travailleurs indépendants informels.

Pour sa part, Obergo a choisi d’adopter une méthode très restrictive qui se réfère à la définition du code du travail. Une autre enquête de Sémaphores-BVA de novembre 2015 ne suit pas cette démarche et sort un taux de 20%, un chiffre qui est plus proche des 16%. 65% des télétravailleurs enquêtés affirment que leur télétravail n’a pas fait l’objet d’un avenant au contrat de travail. Ce qu’il faut retenir pour les entreprises c’est que plus de 60% des salariés souhaiteraient faire du télétravail selon l’étude de l’institut Oxada effectué après les attentats. Il faut donc multiplier les solutions : visioconférences, messageries instantanées, smartphones et bien d’autres.

Télétravail : des chiffres ambigus à l’image du terme