Il y a quelques jours, le Conseil National du Numérique vient de boucler un rapport renfermant une vingtaine de mesures destinées à anticiper les mutations qui s’opèreront dans le monde du travail à l’heure de la digitalisation. Ces recommandations permettront notamment d’alimenter les projets de loi que sont en train de concocter Emmanuel Macron avec sa loi NOE et Myriam El Khomri avec sa loi sur le travail.

Les préconisations du CNNum pour concilier emploi et numérique

La pluriactivité à l’honneur

Ce rapport sur « l’emploi et le travail à l’heure du numérique » et commandé par le ministre du travail a nécessité plus d’une cinquantaine d’auditions de syndicats, sociologues, collectivités, entreprises et économistes. Les travaux ont duré près d’une année et parle surtout des métiers du futur, d’une règlementation plus stricte pour l’économie collaborative ou encore de l’avenir du salariat.

L’une des premières recommandations émises par les auteurs porte sur la valorisation des carrières hybrides. Aujourd’hui, les parcours en CDI dans une unique entreprise sont considérés comme obsolètes. Les choix en matière de carrières professionnelles deviennent plus complexes. Il arrive que des travailleurs exerçant à mi-temps fassent du télétravail, du travail en ligne ou se lancent dans l’auto-entreprenariat pour arrondir leurs fins de mois. Or, les démarches administratives qui découlent de ce genre de parcours sont particulièrement complexes. C’est pourquoi le CNNum veut promouvoir la pluriactivité et les parcours professionnels hybrides. Il souhaite aussi sécuriser et faciliter les transitions professionnelles, valoriser les activités non rémunérées grâce au numérique, mettre en place un service d’emploi beaucoup plus élargi qui ne permettra pas seulement de dénicher une formation ou un job pour les sans-emploi mais aussi des endroits d’expérimentation et de réflexion à l’exemple des « Fab Lab » etc.

Renforcer la formation professionnelle

Le boom de l’informatique et de l’automatisation fait craindre une disparition progressive de l’emploi au sein de l’industrie. Pour empêcher ce phénomène, le rapport  recommande le renforcement de la formation continue ce qui permettra d’éviter que des robots ne viennent remplacer des travailleurs qui manquent de qualifications. Le CNNum a déclaré que «l’automatisation doit être conçue en soutien plutôt qu’en remplacement du travail humain, manuel ou cognitif ».

En outre, à cause des parcours professionnels qui sont plus sinueux, la formation est  incontournable pour tous les travailleurs souhaitant changer d’orientation professionnelle ou garder leur job actuel. Le rapport propose alors d’adapter la formation selon les besoins de l’univers de l’emploi.

Le revenu universel de base remis sur le tapis

Les fractures sociales et la paupérisation font partie des craintes émises par les auteurs de ce rapport. La révolution numérique a effectivement contribué à esquiver tout ce qui touche les charges sociales et fiscales. Pour que le numérique puisse devenir un élément majeur de la solidarité, la mise en place d’un revenu de base universel par exemple peut être envisagée. Cette pratique consiste à donner un revenu de base à tous les travailleurs en remplacement des diverses allocations octroyées par l’Etat. Elle est considérée comme utopique par bon nombre de personnes et est pourtant un excellent moyen d’offrir plus d’autonomie et de liberté aux travailleurs.

Vers un heureux mariage entre l’emploi et le numérique